Cher Journal,

Comme ce monde est beau ! Chaque jour est un spectacle nouveau à qui veut bien voir. Parfois pris dans le tourbillon de la vie, j’en oublie de lever les yeux, poser mon regard autour de moi et voir ô combien la vie présente s’évertue à apporter une harmonie. Voir le beau en chacun et en chaque chose, en voici un défi… Et pourtant, avec une véritable écoute et de la compassion, chaque être fini par nous révéler sa lumière, j’en suis convaincu.

Ce que j’aime le plus dans ces paysages d’hiver c’est observer les arbres dénudés de leur manteau vert, voir leurs branches raconter leur histoire, leur croissance, leur passé ; comment ils ont réussi à trouver leur équilibre au fil du temps. Observer cette nature silencieuse, semi endormie, et pourtant pleine de vie ; les oiseaux cherchant les premières places au soleil, les écureuils sautant de branche en branche. L’hiver nous donne la possibilité de contempler cette vie.

Tout comme pour nous, cette période nous invite à l’introspection. Aller voir en nous et regarder comment au fil du temps, de ces années passées, nous avons trouvé l’équilibre, malgré les évènements de la vie, malgré les fêlures, malgré les blessures. Et cela nous permet également de noter avec bienveillance et lucidité le chemin restant, voir quelles failles sont encore douloureuses. Tout cela est d’une profonde richesse, car c’est ce qui nous rend unique.

Dans le post-scriptum de sa vie, Victor Hugo nous offre un rappel divin : “Aucune grâce extérieure n’est complète si la beauté intérieure ne la vivifie. La beauté de l’âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps.” Et cette splendeur mon cher journal, n’est sans commune mesure à tout ce que l’homme peut imaginer. La délicatesse d’un regard posé avec bienveillance, la douceur d’un cœur qui accueille et la finesse d’une présence consciente ; c’est cela pour moi la véritable beauté de l’Homme. Et c’est en faisant face à cette beauté, que l’on offre à l’autre la possibilité de dévoiler sa lumière.