Cher Journal,

J’ai toujours eu un besoin de liberté immense et agit en conséquence. Enfin, c’est ce que je croyais. C’est pour cela que j’ai choisi cette vie d’entrepreneur. Être libre de mon temps, de mes actions, de mes choix. Mais est-ce réellement cela la liberté ? Dans un monde où dans l’entreprenariat on place comme objectif un chiffre plutôt qu’un ressenti, comment peut-on être libre à l’intérieur de nous ?

J’ai longtemps couru après des objectifs précis. Atteindre un chiffre, effectuer tant de soins, avoir plus de contrats… comme pour me dire : « Super Thomas, ça fonctionne ce que tu mets en place, tu es sur le bon chemin. » Parfois les résultats sont au-dessus de mes attentes, et parfois les objectifs ne sont pas atteints. Bien sûr la vie est faite de ce que l’on appelle réussite et échec, mais j’ai comme le sentiment d’être prisonnier de ces résultats.

Finalement qu’est ce qui est le plus important ? La réalisation de mes objectifs en tant qu’entrepreneur ou l’amour partagé avec mes frères et sœurs ? Les deux sont évidemment possibles, je pense juste que le curseur n’est pas toujours placé du bon côté. Du côté de ce qu’est réellement venue chercher mon âme. Alors je me soumets aux règles d’un jeu créé par l’homme, au lieu de me soumettre aux règles de la Vie. C’est ainsi que se fait l’enfermement dans mes peurs.

Ces peurs ne sont que l’exacerbation de croyances et de vieilles blessures, elles sont dans un sens le chemin tracé vers l’exploration de mes profondeurs. Certes la peur n’évite pas le danger, mais elle nous a longtemps permis de survivre. Certains l’ont intégré depuis bien longtemps et ont décidé de devenir des bergers de la peur. Et c’est ainsi que l’on se retrouve actuellement prisonniers d’un système dont les valeurs s’éloignent de plus en plus de celles de nos ancêtres.

En s’installant en nous, la peur influence nos actions et nos pensées. Cependant, quand elle part et que le vide s’invite en nous, on comprend alors qu’il ne reste que l’Amour. Cette force incommensurable qui offre à chaque graine la possibilité de devenir une fleur. Dans ce vide j’ai renoué avec mon chemin, celui d’un berger de l’Amour.