CHAPITRE 6
De vibrer mon coeur a recommencé
Cher Journal,
Sais-tu que les humains disent qu’après la pluie vient le beau temps ? La pluie ne me dérange pas, elle est utile pour la Nature, vitale en fait. Mais le soleil aussi, et c’est quand même plus chouette de converser avec toi en ressentant les rayons de ce bel astre me réchauffer la peau. D’ailleurs c’est une des raisons de ma venue dans cette nouvelle région. Ici la pluie ne s’installe jamais très longtemps, elle préfère les contrées du Nord. Il parait d’ailleurs qu’elle s’invite de moins en moins dans le paysage disent les anciens.
C’est le réchauffement climatique selon les médias. Je le ressens comme une mise en garde. Genre, attention les gars vous foncez encore droit dans le mur ! Il y a tellement de beauté autour de nous, c’est incroyable. Rien ne s’impose, tout trouve sa place pour créer un équilibre. Dans notre corps, on appelle cela l’homéostasie. Dans la spiritualité cela porte le nom de sagesse. C’est un long chemin dans lequel nous sommes amenés à collaborer avec toute la beauté nitescente qui nous entoure.
La Terre est vivante, mais la profusion de vie qui l’habite, la quitte progressivement. Du coup, nos bergers réunissent régulièrement des dirigeants pour parler de ce terrible phénomène. Pendant plusieurs jours, ça discute de potentielles solutions sur un problème qu’ils ont eux-mêmes créés. Après avoir durement travaillé, ils se félicitent et repartent allègrement dans leur engin volant aux 4 coins du monde, fiers de contribuer à la sauvegarde de notre maison. C’est drôle non ? Enfin, c’est ironique… ça me met en colère, une colère noire. Celle qui vient du fond de mon âme.
Pourquoi ne voient-ils pas ce que je perçois ? Peut-être que finalement, l’homme a perdu son libre arbitre, aveuglé par l’ombre du pouvoir. Peut-être qu’après cette pluie viendra le beau temps. Bouddha nous enseigne que jamais la haine ne cesse par la haine, c’est la bienveillance qui réconcilie. Alors peut-être qu’un jour cette colère partira et qu’à mon tour je serai en paix. Je me souhaite cet apprentissage. En attendant, je rends grâce à Mère Nature, puisqu’à sa rencontre jadis, de vibrer mon cœur a recommencé.